
2021 - USA
Singer-Songwriter, Soft Rock, Piano Rock
Il y a quelques mois sortait le précédent album de Lana Del Rey, Chemtrails Over the Country Club, véritable recueil de poèmes musicaux développant l’americana éminemment personnelle de la chanteuse. Avec Blue Banisters, Lana continue de plonger dans les méandres de son intimité, délaissant (ou presque) le glamour années 50 de ses débuts. Long de 15 titres, ce nouvel album présente certes des inégalités (Nectar of the Gods et Violet for Roses paraissent apporter une valeur plus faible que le reste des morceaux) mais il s’affirme comme l’album le plus consistant de l’autrice du point de vue de sa plume et de la production, aux côtés de Norman Fucking Rockwell et d’Ultraviolence.
Mais quelque chose de nouveau se répand : un contretemps. Lana semble avoir fait ce pas de côté qui nous permet d’avoir accès à son intimité sous un nouvel angle, tout en gardant les thématiques qui lui ont toujours été chères, sa relation à la Californie, ses bleu-tristesses et ses bleu-joies, et cette émotivité à fleur de peau source d’autant d’insécurités que de grandiosités. On replonge alors tour à tour dans ses points de naissance mâtinés de violence (Textbook, Wildflower Wildfire) et une puissante affirmation de soi répondant aux critiques (parfois affligeantes, parfois légitimes) qui ont pu lui être faites (Black Bathing Suit et son rapport au corps, Interlude, mélangeant Ennio Morricone et trap, brillante déclaration de son inaliénable liberté).
Mais là où ce contretemps s’exprime le plus, c’est dans l’exécution. Chaque morceau semble contenir un instant de beauté précisément identifiable, quelque chose de parfois sale, osé, perturbant, bouleversant, en tout cas, inattendu. C’est la force vocale du refrain de Dealer, le final magistral de Living Legend où la voix de Lana semble mugir à la manière d’une guitare saignée à blanc, ou encore le refrain de Black Bathing Suit comme joué au ralenti, laissant place en outro à un chant ultra honnête entre complainte et grondement.
Et il ne s’agit pas, dans ces instants, de sonner juste, mais de faire exister, en puissance, son émotion.
Lana Del Rey fait de Blue Banisters l’épicentre d’une musicalité qu’on lui connaît déjà mais qu’on redécouvre pourtant, sans cesse en mouvement, où se multiplient les nuances de bleu.
Elle clôture ainsi l’album par une ballade, Sweet Carolina, à l’adresse de sa sœur, dont l’image habite de plus en plus ses morceaux.
Lana Del Rey et Elizabeth Grant semblent aujourd’hui ne plus vraiment exister séparément. Cela avait commencé dès Norman Fucking Rockwell, c’est aujourd’hui indéniable avec Blue Banisters, la voix qui résonne mélodieusement et brutalement est autant celle de Lana que celle d’Elizabeth.
Mais quelque chose de nouveau se répand : un contretemps. Lana semble avoir fait ce pas de côté qui nous permet d’avoir accès à son intimité sous un nouvel angle, tout en gardant les thématiques qui lui ont toujours été chères, sa relation à la Californie, ses bleu-tristesses et ses bleu-joies, et cette émotivité à fleur de peau source d’autant d’insécurités que de grandiosités. On replonge alors tour à tour dans ses points de naissance mâtinés de violence (Textbook, Wildflower Wildfire) et une puissante affirmation de soi répondant aux critiques (parfois affligeantes, parfois légitimes) qui ont pu lui être faites (Black Bathing Suit et son rapport au corps, Interlude, mélangeant Ennio Morricone et trap, brillante déclaration de son inaliénable liberté).
Mais là où ce contretemps s’exprime le plus, c’est dans l’exécution. Chaque morceau semble contenir un instant de beauté précisément identifiable, quelque chose de parfois sale, osé, perturbant, bouleversant, en tout cas, inattendu. C’est la force vocale du refrain de Dealer, le final magistral de Living Legend où la voix de Lana semble mugir à la manière d’une guitare saignée à blanc, ou encore le refrain de Black Bathing Suit comme joué au ralenti, laissant place en outro à un chant ultra honnête entre complainte et grondement.
Et il ne s’agit pas, dans ces instants, de sonner juste, mais de faire exister, en puissance, son émotion.
Lana Del Rey fait de Blue Banisters l’épicentre d’une musicalité qu’on lui connaît déjà mais qu’on redécouvre pourtant, sans cesse en mouvement, où se multiplient les nuances de bleu.
Elle clôture ainsi l’album par une ballade, Sweet Carolina, à l’adresse de sa sœur, dont l’image habite de plus en plus ses morceaux.
Lana Del Rey et Elizabeth Grant semblent aujourd’hui ne plus vraiment exister séparément. Cela avait commencé dès Norman Fucking Rockwell, c’est aujourd’hui indéniable avec Blue Banisters, la voix qui résonne mélodieusement et brutalement est autant celle de Lana que celle d’Elizabeth.
A propos de : Wildflower Wildfire
Lana Del Rey nous parle ici du feu qu’elle reçût en héritage de son enfance entre père passif, mère abusive et lithium médicamenteux et qui effraie sa relation aux hommes et ses envies de maternité. L’artiste cristallise ses peurs de reproduire cet arsenal de violences subies sur les autres, étendant le thème commencé sur le morceau titre, « Summer comes, winter goes / Spring I skip », n’ayant pas de juste milieu entre ses grandes joies et ses grandes peines. Heureusement, l’issue du morceau traduit pour elle la naissance d’un apprentissage, et donc un espoir.
Lana Del Rey nous parle ici du feu qu’elle reçût en héritage de son enfance entre père passif, mère abusive et lithium médicamenteux et qui effraie sa relation aux hommes et ses envies de maternité. L’artiste cristallise ses peurs de reproduire cet arsenal de violences subies sur les autres, étendant le thème commencé sur le morceau titre, « Summer comes, winter goes / Spring I skip », n’ayant pas de juste milieu entre ses grandes joies et ses grandes peines. Heureusement, l’issue du morceau traduit pour elle la naissance d’un apprentissage, et donc un espoir.